première radiographie dentaire (Walkhoof)
première radiographie dentaire (Walkhoof)

Histoire

Dès la découverte des rayons X en 1895, ceux-ci sont très vite utilisés dans le domaine médical. En effet, seulement deux semaines après l'annonce de Röntgen, le dentiste allemand Walkhoof présente la première radiographie. Certes le temps de réalisation est trop long et la qualité de l'image médicale obtenue ne permet pas le diagnostic, mais les perspectives sont prometteuses. L'usage des rayons X incite donc l'intérêt du grand public et fait donc le tour du Monde. De plus une radiographie de la tuberculose permettait le dépistage de la tuberculose.

Effets sur la santé

Cependant la radiographie eu très vite moins de succès lorsque l'on se rendit compte de l'impact qu'avaient les rayons X sur le corps. A l'époque, les patients n'étaient pas protégés et étaient directement mis à disposition des rayons. Le premier organe touché était la main qui maintenait l'écran ou la plaque photographique. Le premier effet observé est la radiodermite : une brûlure grave qui apparait après un temps d'incubation trop important. En près de 15 ans, de nombreuses amputations de doigts et de nombreux cancers par la suite se sont déclarés. Les risques des doses peu élevées de radiations sont aujourd'hui mieux connus. Cette connaissance dérive plus tard des études épidémiologiques des survivants des bombes atomiques larguées en 1945 et des travailleurs de l'industrie nucléaire. Brenner et Hall soulignent dans leur article publié dans le New England Journal of Medicine que les 400000 travailleurs de l'industrie nucléaires étudiés étaient exposés à une dose moyenne de 20 mSv alors qu'un examen tomodensitométrique avec un scanner multibarrette expose à une dose de 30-90 mSV. Si pour un individu donné, le risque d'avoir un cancer est faible, ces deux auteurs estiment qu'à l'échelle d'un pays il s'agit d'un problème de santé publique. Avec l'utilisation actuelle des examens tomodensitométriques, Brenner et Hall pensent que sur une période de 5 ans, pour des pays développés, 1.5-2% des cas de cancer pourraient être attribués à une irradiation médicale diagnostique.Les rayons X sont donc dangereux. “Ils provoquent une ionisation, qui peut entrer en interaction avec des cellules et provoquer des coupures dans les brins d’ADN. Dans ce cas, la cellule meurt spontanément, se répare correctement ou effectue une réparation fautive, puis se duplique en répétant cette erreur”, explique le Pr Hubert Ducou Le Pointe, chef du service de radiologie à l’hôpital parisien Armand-Trousseau et responsable du groupe de radioprotection de la Société française de radiologie (SFR).

Une grande remise en question a alors était faite, ce qui donna naissance à la radioprotection. “Toute exposition à des rayonnements doit être justifiée par ses avantages et en fonction de ses inconvénients”, indique Jean-Luc Godet, directeur du département des rayonnements ionisants et de la santé à l’Autorité de sûreté nucléaire. En effet, les rayons X ont de lourdes conséquences sur le corps et aussi sur les tissus, c'est pourquoi il est nécessaire de se protéger. La médecine a alors mis en place sur les appareils de radiographie une vitre plombée permettant d'une part de maintenir à distance les rayons X et d'autre part de minimiser les rayonnements. Aujourd'hui, les doses reçues lors d’un examen radiologique sont le plus souvent équivalentes à celles associées à des situations de la vie courante (séjour de quelques jours en altitude, voyage en avion par exemple). Des préventions ont aussi été mises en place, comme l'interdiction des radiographies aux personnes enceintes d'au moins 2 semaines.

La radiographie est donc loin d’être obsolète, elle ne cesse d'évoluer pour améliorer la performance des appareils tout en respectant la radioprotection. On citera pour exemple la tendance au remplacement du film photographique employé pour révéler les images radiographiques par des capteurs numériques, ce qui ouvre la porte au traitement d’image ainsi qu'au partage par le biais d’Internet.

tube de générateur de rayons X devant le patient. Image : Institut Curie.

tube de générateur de rayons X devant le patient. Image : Institut Curie.

Retour à l'accueil